Daniela Ciobotea, major du 1^er concours

Parcours d’études ? « J’ai fait une prépa littéraire, puis passé le concours de l’École normale supérieure (ENS) en 2017. Mais je ne souhaitais pas devenir enseignante chercheuse, je voulais faire un métier davantage tourné vers l’action que la théorie. Un partenariat de l’ENS avec l’université de Nanterre m’a permis d’entrer directement en L3 de droit. J’ai poursuivi mes études par un master 1 en droit européen à Paris 1 - Panthéon Sorbonne. À l’issue, j’ai profité d’une année de césure pour effectuer un stage de 5 mois à la Cour européenne des droits de l’Homme, puis un autre de 6 mois dans un cabinet d’avocats, à Strasbourg. »

Pourquoi ce métier ? « C’est en allant régulièrement en audience avec mes maîtres de stage que je me suis intéressée au métier de magistrat, à son rôle de pacification et d’autorité en même temps. »

Préparation du concours ?« J’avais beaucoup entendu dire que le concours était très difficile, mais j’ai décidé de ne pas me censurer. Je l’ai préparé par le biais d’une préparation privée à distance tout en étant assistante de justice au parquet de Mulhouse. »

Un conseil aux candidats ? « Le principal conseil, c’est de s’écouter et de se ménager des temps de repos pour travailler efficacement. Il faut aussi continuer à faire ce qu’on aime en parallèle, d’abord parce qu’au moment du grand oral c’est important de pouvoir faire état de centres d’intérêt, mais aussi parce que la préparation est une période intense émotionnellement. »

Marion Mare, major du 2^e concours

Parcours professionnel ? « J’ai débuté ma carrière en 2009 en tant que professeur d’histoire-géographie, principalement dans des collèges, puis professeure agrégée depuis 2012. Depuis 5 ans, je suis professeur de géographie en classe préparatoire aux grandes écoles en filières littéraire et sciences sociales. »

Pourquoi cette reconversion ? « Je n’ai pas étudié le droit. Mon projet a mûri après une rencontre avec des magistrats, à un moment où je me posais la question d’une reconversion. Je me suis rendue à des audiences publiques, j’ai commencé à m’intéresser au concours, à lire des manuels et écouter des podcasts de droit, j’ai fait des stages d’observation en juridiction pour confirmer mon intérêt.
Il est important pour moi de continuer d’exercer un métier avec une véritable utilité sociale, une mission de service public. Je trouve par ailleurs très intéressante la mobilité fonctionnelle que permet la magistrature. »

Préparation du concours ? « J’ai suivi une préparation privée à distance. Cela m’a demandé beaucoup de rigueur et de travail. Mais comme j’ai trouvé ça passionnant, je ne l’ai pas vécu comme une contrainte.
Je ne travaillais pas tous les jours car mon activité professionnelle était très prenante. En revanche, je me consacrais à la préparation des épreuves lors de sessions plus denses pendant mes congés et week-ends, puis pendant mon congé maternité, même si cela n’était pas toujours simple. »

Un conseil aux candidats ? « Il faut bien en discuter avec ses proches : le soutien de mon compagnon a été très important ! Il est aussi indispensable de conserver des activités qu’on apprécie en parallèle. Enfin, il faut se préparer assez rapidement aux oraux : à ce stade, il y a 2 nouvelles matières de droit à travailler pour le 2e concours, donc une grande quantité de connaissances à maîtriser. »

Bénédicte Jeanson, major du 3^e concours

Parcours professionnel ? « J’ai étudié en école de commerce et passé une licence de droit en parallèle, avant de travailler un peu plus de 10 ans dans le secteur privé, dont 9 en Allemagne, principalement dans un grand groupe hôtelier international. Le dernier poste que j’y ai occupé était celui de directrice de cabinet du directeur général. »

Pourquoi cette reconversion ? « Ayant grandi en France, je considérais qu’il allait de soi d’avoir accès à l’éducation, à la justice et à la santé, mais mes voyages m’ont montré que ça n’avait finalement rien d’une évidence ! Cela m’a donné envie de m’engager dans une mission de service public.
J’avais par ailleurs beaucoup aimé le droit et la rigueur de raisonnement que cette matière requiert pendant mes études, et j’ai été attirée par la richesse technique, intellectuelle et humaine du métier de magistrat, ainsi que par l’indépendance de l’autorité judiciaire. »

Préparation du concours ? « J’ai suivi la préparation publique de l’institut d’études judiciaires (IEJ) de Paris 1 - Panthéon Sorbonne. Ayant quitté mon emploi en janvier 2022, j’ai eu la chance de pouvoir m’y consacrer pleinement. Il y avait des entraînements dans des conditions réelles toutes les semaines. »

Un conseil aux candidats ? « S’efforcer, dès le début de la préparation, de bien saisir les attendus des épreuves pour être vraiment efficace. Et bien sûr, faire des stages en juridiction. J’ai pu effectuer deux jours de stage par semaine pendant deux mois après une candidature spontanée : ça m’a énormément aidée pour l’apprentissage des éléments de procédure. »

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